6 tableaux baignés de soleil
1. James Ensor, Les bains à Ostende, 1890, Musée des Beaux-Arts (Gand)
Avant, il y avait moins de monde partout ? Pas à Ostende, où on se battait déjà pour une place au soleil à la Belle-Epoque. Ensor immortalise le raz-de-marée humain engloutissant sa ville avec un goût brillant de la satire, une obsession du détail et un Soleil tout-puissant aussi rayonnant que moqueur, qui n’est pas sans évoquer l’astre légèrement plus tardif des Teletubbies.
2. Félicien Rops, Les Gaillardes, v. 1880, Musée Félicien Rops (Namur)
‘Mes bons sables de Flandre sont pour moi d’une nécessité morale’. Ce n’est pas uniquement le paysage de la mer du Nord qui captait le regard de Félicien Rops, artiste symboliste connu pour ses représentations de femmes plus ou moins dévêtues. Comme chez Ensor, la cabine de plage conçue pour s’abriter des regards se voit détournée en poste d’observation pour voyeurs.
3. Edgard Tytgat, Kermesse à Watermael, 1911, Musée Groeninge (Bruges)
Plus sage, cette vue de kermesse d’Edgard Tytgat nous transporte à Watermael-Boitsfort un soir d’été. Le peintre y habitait, avec Rik Wouters et Fernand Verhaegen comme voisins. La dame sur le balcon est d’ailleurs l’épouse de ce dernier, Alice. La scène festive sous ses yeux lui donne le sourire. Quelle maîtrise de soi – à sa place, on serait déjà en bas en train d’avaler croustillon sur croustillon.
4. Mireille Bastin, Aux caprices des rondes, 2009, Musée d’Art Spontané (Bruxelles)
L’été, c’est aussi la saison des meilleurs desserts. Des coupes de glace dégoulinantes de sauce couronnées de petits parasols ? On dit oui, et la dame du tableau aussi ! Le traitement du corps comme la touche d’humour ne sont pas sans évoquer l’œuvre du célèbre peintre sud-américain Fernando Botero.
5. Jean-Michel Folon, Lily aime-moi, 1975, Fondation Folon (La Hulpe)
Un homme qui se lance dans la reconquête de sa femme partie. Voilà l’histoire derrière cette œuvre, créée pour en faire l’affiche du film français Lily aime-moi, dans lequel l’artiste joua d’ailleurs un rôle. Les grands aplats de bleu et la barque très glamour nous donnent envie de prendre le large à notre tour.
6. Théo Van Rysselberghe, Baigneuses au Cap Bénat, 1917, mudel (Deinze)
Si nous pouvions nous téléporter sur cette plage idyllique, nous n’hésiterions pas un instant. Impossible de savoir s’il s’est inspiré de la plage nudiste de Bredene, mais les corps nus en pleine nature sont rapidement devenus un thème de prédilection pour Théo Van Rysselberghe. Pour cette œuvre, l’artiste belge s’est rendu dans la baie de Cavalière, dans le Lavandou, dans le sud de La douce France. À l’époque, elle était sans doute moins connue du touriste moyen.