Le King Kong: entre cinéphilie et militantisme de gauche

De 1974 à 1982, le centre culturel King Kong était un lieu anversois animé, où se rencontraient le cinéma, le débat et l’activisme. Outre un large éventail de classiques du cinéma et de films d’art et d’essai du moment, le King Kong offrait également une plateforme aux documentaires de critique sociale, aux films féministes et/ou queer ainsi qu’au Troisième Cinéma (Tercer Cine), politique et révolutionnaire. La programmation, organisée par l’association De Andere Film (DAF), projetait des films produits hors du circuit commercial, et proposait souvent une introduction avant la projection et un débat après, afin d’analyser l’actualité et les courants idéologiques sous-jacents de ces films.

Cette présentation d’archives, le fruit d’un partenariat entre le Muhka et l’Université d’Anvers (Master en études théâtrales et cinématographiques), se concentre sur le rôle unique qu’a joué le King Kong dans le paysage culturel anversois. Dans le cadre du « Séminaire de recherche sur l’histoire du cinéma », les étudiants reconstituent l’histoire de la programmation cinématographique du King Kong à la faveur des archives abondantes de la DAF, léguées au Muhka en 2023. Celles-ci comportent, entre autres, une vaste collection d’affiches de films. Elles jettent aussi un nouvel éclairage sur la programmation et la présentation cinématographique du King Kong et témoignent de son influence sociétale.