Zulma Muse et manager

La légende veut qu’aux côtés de chaque artiste important se tienne une femme. Ainsi, Zulma De Nijs était tout pour Raveel. Ou, comme l’a dit Hugo Claus dans le vers de son poème Voor de poort [Devant le portail] : « Être présente, c’est suffisant ». Et elle l’a été, tant dans la vie que dans l’œuvre de l’artiste.

Après leur mariage en 1948, Zulma a assuré la subsistance du ménage avec les revenus de la petite boutique qu’elle tenait à Malines-sur-Lys. Ainsi, Raveel pouvait peindre dans l’atelier que son père lui avait aménagé au grenier. C’est là que il a peint des chefs-d’œuvre tels que 'Quatre poteaux blancs dans mon jardin' (1948), Homme devant un mur bleu' (1953), 'Femme au bras rouge' (1949), 'Femme au revolver' (1950).

Zulma figure aussi dans d’innombrables dessins, gravures et tableaux réalisés par la suite. Elle ne devait même plus poser pour lui ou à peine, il pouvait la portraiturer avec précision en un tour de main. Zulma assise à la table, jouant aux cartes, faisant des mots croisés, à la fenêtre, regardant l’atelier, etc.

Elle l’a toujours défendu « son Roger ». Elle n’a jamais hésité à réprimander les critiques qui s’étaient exprimés de manière défavorable. Et Raveel lui en a toujours été reconnaissant. Lorsque sa santé a décliné avec le temps, il est resté à ses côtés et a pris soin d’elle jusqu’au bout. Il l’emmenait dans son atelier et elle restait assise près de lui pendant qu’il travaillait.

'Zulma. Muse et manager', constitue un ultime hommage à cette femme exceptionnelle, qui fut non seulement la muse de Roger Raveel, mais aussi sa manageuse avant la lettre. Son nom restera à jamais lié à l’œuvre de Raveel.