SUPERHOST 2021 – Contact Mood Share by HANNE LIPPARD

Superhost est un programme qui s’engage dans une relation d’une durée d’un an entre une artiste ou un collectif d’artistes, le musée et les différentes communautés qui se l’approprient. Le programme a également pour but de soutenir la production d’œuvres d’art et des créations discursives ou performatives.

Chaque année, une artiste ou un collectif est invitée à être le/la M HKA’s Superhost.

En embrassant la dynamique ambiguë et toujours interdépendante de l’hospitalité, au point que dans la langue française le terme d’hôtesse qualifie à la fois celui ou celle qui offre l’hospitalité que celui ou celle qui la reçoit, le M HKA affirme un désir de transformation, de perméabilité et d’échanges institutionnels accrus.

L’invitation se matérialise librement dans les salles situées aux étages supérieurs du musée et sous forme d’une programmation d’événements discursifs et performatifs. À l’échelle plus vaste de l’institution, Superhost offre un espace intime pour converser avec des positions, des discours et des scènes artistiques spécifiques.

La série M HKA’s Superhost partage un terrain de recherche partagé et ciblé sur et autour de la pratique d’un(e) artiste ou d’un collectif, en l’occurrence le/la Superhost. Chaque édition constitue une occasion d’explorer la quintessence des intérêts, du langage et de l’expertise de l’artiste ou du collectif tout en contribuant à la diffusion et au développement futur de l’œuvre elle-même.

Les commissaires de Superhost sont Anne-Claire Schmitz et Joanna Zielińska.

Contact Mood Share est un projet en trois volets qui focalise sur le langage et en particulier sur le vocabulaire et la sémiologie qui accompagnent des changements et des évolutions sociales spécifiques. De manière analogue à celle dont un mot perd sa signification à force d’être répété trop souvent, se rapprochant davantage d’un son ou d’une sensation que d’une signification, le même phénomène peut s’observer pour des mots devenus populaires en raison des événements en cours. Une fois qu’un mot réapparaît fréquemment dans les médias, les actualités, les décisions politiques, les réseaux sociaux, les conversations quotidiennes, on a tendance (souvent sans s’en rendre compte) à l’intégrer dans son usage de la langue et à le prendre en bouche comme un perroquet. La langue a sa propre nature contagieuse ; quelque part plus proche d’une substance physique qui se déplace entre le toucher humain et les surfaces environnantes, mais à travers la logique et le larynx plutôt que les empreintes digitales.

Les mots « contact », « humeur » et « partage » représentent des saisons imaginaires qui remplacent les quatre saisons existantes et leurs changements météorologiques, les saisons ayant perdu beaucoup de leur pertinence à la fois en raison de l’industrialisation et du changement climatique (surtout en milieu urbain). L’année écoulée a même rendu encore plus difficile toute référence à l’idée de temporalité et à l’usage d’un calendrier pour lancer des projets, prévoir des événements et nourrir des attentes.

- Hanne Lippard, janvier 2021