Fruits of Labour

Depuis le XVe siècle où il s’est constitué en genre pictural, le paysage a toujours figuré au premier plan des arts visuels. Le paysage n’est pas un simple synonyme de nature : c’est à la fois un terrain ou territoire modelé par l’intervention humaine, et une image qui reprend le point de vue spécifique d’un·e spectateur·rice. La tradition picturale du paysage ne tient donc pas seulement à la représentation d’idylles (artificielles) mais représente aussi un genre crucial pour interroger la notion de « labeur » — qui modèle simultanément territoires et humains.

Au XIXe siècle, des artistes tels que Gustave Courbet et Vincent van Gogh commencent à mettre en lumière le lien entre paysage et labeur, un élan qui atteint son zénith chez Jean-François Millet avec ses représentations du travail paysan et ses meules de paille. Aux alentours mêmes du MDD, à l’orée du XIXe siècle, de nombreux artistes émigrèrent de la ville vers Latem pour se saisir des promesses, sociale et artistique, offertes par la campagne et par la vie paysanne en particulier.

Fruits of Labour examine les formes de labeur que l’on retrouve au cœur d’œuvres d’artistes contemporain·e·s s’intéressant à la notion de paysage à une époque où la conception traditionnelle du « paysage » est confrontée à une pression environnementale de plus en plus forte, au point où les changements causés par l’activité humaine deviennent irréversibles. Quelles formes de labeur émergent lorsqu’on regarde la terre et celles et ceux qui la travaillent aujourd’hui ?