Musée Marthe Donas (MiMDo)
L’exposition entre en résonance avec l’exposition « Donas, Archipenko & La Section d’Or. Modernisme envoûtant » organisée au Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers du 4 octobre 2025 au 11 janvier 2026 puis qui sera reprise au Saarland Museum-Moderne Galerie à Saarbrücken (printemps 2026). Les œuvres exposées, rarement montrées, proviennent principalement de collections privées belges.
Dans le courant de l’année 1920, sous le pseudonyme non genré « Tour Donas », Marthe Donas avait réussi à intégrer l’avant-garde internationale en participant notamment aux expositions de la Section d’Or dans différentes villes européennes. Très vite pourtant, elle se trouve sans repères suite à l’éloignement d’Archipenko qui avait assuré la promotion de son travail. Le tarissement de son inspiration consécutif aux doutes qui l’assaillent contraint l’artiste à prendre ses distances avec l’avant-garde européenne.
À la fin de l’été 1921, à court d’argent et dans un état dépressif, Marthe Donas tombe gravement malade. Alors qu’elle ne peint pratiquement pas cette année-là, elle finit par renoncer à son atelier parisien et retourne à Anvers où presque personne ne la connaît. Son départ de Paris signifie tout à la fois la fin de son implication dans le réseau international de l’avant-garde et le début d’une vie plus conventionnelle. Son mariage, en janvier 1922, est suivi des deux brefs séjours dans la banlieue parisienne (Fontenay-aux-Roses, Sceaux) pour accompagner son mari qui termine ses études à la Sorbonne l'année suivante. De nouveaux problèmes de santé perturbent sa pratique artistique et entraînent son installation à Ittre où sa belle-famille possède une demeure cossue (le « Château » Bauthier).
Dans le Brabant wallon, cette citadine de toujours découvre le charme de la campagne, elle se laisse tenter par la simplicité de la vie rurale imprégnée de foi. Les thèmes de prédilection changent : paysages campagnards, scènes de la vie quotidienne, peintures religieuses accompagnées de projets de vitraux, mode d’expression artistique qu’elle revisite dix ans après l’avoir découvert lors de son exil irlandais. Ses natures mortes, composées souvent de fleurs des champs, trahissent l’influence du milieu rustique dans lequel elle vit à ce moment.
Sa manière de peindre évolue vers un retour à la figuration, parfois stylisée. Par moments, on observe dans le vocabulaire plastique de l’artiste des réminiscences de son langage cubiste des années 1917-1920 : style linéaire, alternance d’ondulations et de lignes angulaires, affirmation des deux dimensions de la toile, reprise de thèmes traités antérieurement.
L’opportunité de montrer son travail à plusieurs reprises, en Belgique (première exposition personnelle en 1926) et même à Paris, ne suffit pourtant pas à rendre confiance à une femme de plus en plus absorbée par les tâches domestiques. Dès 1927, Marthe Donas a cessé de peindre. Cette longue parenthèse, à peine interrompue par l’un ou l’autre tableau de circonstance, durera deux décennies au cours desquelles elle va disparaître pratiquement du paysage artistique.
À l’occasion de l’exposition « Marthe Donas, de retour au pays (1921-1927), le MIMDo publiera un catalogue de 40 pages richement illustré (avec quelques œuvres inédites). L’ouvrage permettra de l’évolution artistique de Marthe Donas durant cette période où, influencée par le milieu rural où elle vit, son inspiration et sa manière de peindre changent. Elle retrouve la figuration de ses débuts, sans renier toutefois le cubisme découvert à Paris en 1916-1917 et approfondi à Nice avec Archipenko.
Ouvert le:
Ittre
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