Trésors de Wallonie et de Bruxelles © Fédération Wallonie-Bruxelles

Trésors de Wallonie et de Bruxelles : 7 objets atypiques à découvrir dans nos musées

17 octobre 2024

Prêts à parier que vous ne les avez encore jamais vus ?

Avez-vous déjà entendu parler des ‘Trésors’ ? Les collections de nos musées abritent de nombreuses pièces exceptionnelles et certaines requièrent une protection particulière. C’est pourquoi la Fédération Wallonie-Bruxelles a dressé une liste de plus de 200 véritables ‘Trésors’. Ces biens ont une valeur artistique, historique ou archéologique unique. Par conséquent, elles ne peuvent pas partir à l’étranger sans autorisation spéciale et des efforts considérables sont déployés pour les préserver dans les règles de l’art. 

Il n’est pas surprenant qu’un tableau de Félicien Rops figure sur cette liste, mais saviez-vous qu’elle comprend également une éléphante et un bateau ? Ces œuvres hors du commun sont à voir absolument.


1) Miss Djeck, l’éléphante : la reine de la scène

Ce premier trésor est de taille. Il s’agit de ‘Miss Djeck’, une éléphante d’Asie née au 19e siècle, probablementen Inde ou au Sri Lanka. Arrivée en Europe, elle est rapidement propulsée sous les projecteurs dans la pièce Le Roi de Siam, où elle conquiert le public et devient une véritable star. Mais il est vite apparu que la scène n’était pas un endroit pour un éléphant. Considérée comme ‘dangereuse’ après plusieurs incidents, elle fut tristement abattue en 1837.

Mais l’histoire de Miss Djeck ne s’arrête pas là. En septembre 1841, sa peau fut envoyée en Belgique. L’équipe du Musée d’histoire naturelle et du Vivarium de Tournai, aidée par un cordonnier, un charpentier et un peintre, lui redonna forme animale. Un véritable événement pour le public tournaisien car, jusqu’alors, les curieux et amateurs de pachydermes ne pouvaient en voir que dans les livres.

Où voir ce Trésor ? Miss Djeck est toujours visible au Musée d’histoire naturelle et du Vivarium de Tournai, tel un témoignage d’une espèce malheureusement en voie de disparition.

2) Un métier à tisser Jacquard exceptionnel : le robot des années 1900

Croyez-le ou non, mais il s’agissait d’un appareil extrêmement novateur à l’époque. Nommé ainsi en hommage à son créateur, Joseph Marie Jacquard, il a bouleversé l’industrie textile. Ce type de machine a permis d’automatiser le processus de création de motifs complexes (pour les connaisseurs : brocart, damas et matelassé). Cette méthode, qui prenait beaucoup moins de temps que le travail manuel, a rapidement connu une grande popularité. Bien que de nombreux métiers à tisser Jacquard existent encore aujourd’hui, celui-ci se distingue par son état de conservation exceptionnel. Même son appareillage d’origine tout en verre est encore intact !

Où voir ce Trésor ? Vous pouvez admirer ce métier à tisser au Musée de la Rubanerie cominoise.

3) Un piano de Serrurier-Bovy : instrument ou œuvre d’art ?

Un bel objet, n’est-ce pas ? Il aurait parfaitement sa place dans le salon de Victor Horta. Ce joyau art nouveau est entièrement Made in Belgium, conçu à Liège plus précisément. Commandé au célèbre architecte et décorateur Gustave Serrurier-Bovy, il était destiné à orner le château de la Chapelle-en-Serval. Ce piano se démarque par sa forme atypique, rompant avec le design classique du piano à queue. Les pieds traditionnels sont remplacés par trois pans réalisés par deux artistes liégeois. Les motifs en bronze du bas sont l’œuvre d’Oscar Berchmans, et les panneaux supérieurs ont été peints de scènes allégoriques par son frère, Emile Berchmans. Ce n’est donc pas seulement un instrument de musique, mais une véritable œuvre d’art.

Où voir ce Trésor ? Aujourd’hui, ce magnifique piano est encore conservé au Grand Curtius à Liège.

4) La tabulatrice d’Hollerith : l’ancêtre de l’ordinateur

Les ordinateurs font désormais partie de nos vies, mais il n’y a pas si longtemps, ils n’existaient tout simplement pas. Cette tabulatrice d’Hollerith en est un témoignage frappant. Inventée en 1889 par l’ingénieur américain Hollerith, cette machine avait pour but de faciliter le recensement de la population américaine. Elle marque vraiment les débuts de l’informatique, ouvrant la voie au traitement automatique de l’information. Comment cette machine fonctionnait-elle ? Allez le découvrir au Computer Museum NAM-IP.

Où voir ce Trésor ? Il ne reste qu’une poignée de ces calculatrices dans le monde et vous pouvez en voir une à Namur, au Computer Museum NAM-IP.

5) La moto Gillet : un trésor sur roues

Les amateurs de moteurs rugissants ont aussi leur part de trésors. Cette moto a réalisé un exploit très particulier : de la Belgique au Congo, elle a parcouru 25 000 km en seulement 10 mois ! Construite en 1926 par les usines Gillet à Herstal, cette moto monocylindre avec side-car a été utilisée par le lieutenant Robert Fabry pour son périple à travers l’Afrique. Ce voyage a permis de réaliser le tracé aérien entre Bruxelles et le Congo, mais a aussi prouvé la qualité exceptionnelle des motos de l’entreprise Gillet. À l’époque, la région liégeoise était connue pour l’excellence de ses motos, comme les Gillet, mais aussi les FN et les Saroléa.

Où voir ce Trésor ? La moto est exposée à Autoworld à Bruxelles.

6) Chaland de Pommeroeul : une incroyable découverte

C’est une surprise de taille qui attendait les ouvriers lors du percement du canal Hensies-Pommeroeul en 1975. Personne ne s’attendait à découvrir un site gallo-romain exceptionnel comprenant un port ! Les archéologues y ont notamment mis au jour une pirogue et deux chalands en bois, des bateaux à fond plat considérés comme les ancêtres de la péniche et qui permettaient de transporter des marchandises lourdes à l’époque romaine. Ce spécimen devait mesurer à l’origine entre 18 et 20 mètres de long !

Où voir ce Trésor ? Le bateau est visible à l’Espace gallo-romain d’Ath.

7) La collection Blaschka : œuvres d’art ou modèles scientifiques ?

Peut-être ne qualifieriez-vous pas d’emblée une méduse de ‘Trésor’, mais ce spécimen mérite assurément de figurer sur la liste. En effet, il ne s’agit pas d’une véritable méduse, mais d’une reproduction en verre réalisée par le maître verrier allemand Leopold Blaschka. Les invertébrés, comme les méduses, sont  généralement conservés dans des bocaux remplis d’alcool ou de formol, ce qui leur fait souvent perdre leur couleur, leur transparence et leur forme. Avant l’avènement d’internet, ces répliques en verre étaient le seul moyen de visualiser les animaux aquatiques tels qu’ils sont réellement. Cette méduse de Blaschka, datant de 1887, était à l’origine un objet didactique, mais elle est aujourd’hui reconnue comme une véritable œuvre d’art.

Où voir ce Trésor ? La méduse de Blaschka est conservée à l’Aquarium-Muséum Universitaire de Liège.

Envie d’aller à la rencontre d’autres trésors ?

Outre ces sept merveilles évoquées ici, il y en a 200 autres qui ont reçu le label de ‘Trésor’. Envie de les découvrir ? La Fédération Wallonie-Bruxelles les a répertoriées pour vous.

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