Exposition phare : Rodin au Musée des Beaux-Arts de Mons

Après avoir fermé ses portes pour rénovation, le Musée des Beaux-Arts de Mons fait un retour tonitruant ! Le BAM ancienne version avait déjà vu défiler beaucoup de grands noms, et 2024 ne déroge pas à la règle. Cette année, les salles seront occupées par Auguste Rodin (1840-1917), le sculpteur français qui s’est rendu célèbre dans le monde entier avec ‘Le Penseur’ et ‘Le Baiser’, pour ne citer que ces deux œuvres.

Le BAM lui rend hommage en organisant une grande exposition rétrospective présentant pas moins de 200 créations dont certaines d’autres sculpteurs, comme Jacques Du Brœucq et Berlinde De Bruyckere. Envie de mieux connaître Rodin ? Ces cinq anecdotes vont vous permettre d’impressionner votre entourage.

L’exposition se déroule du 13 avril au 18 août 2024. 

1) Il a séjourné en Belgique pendant 8 ans…

… et il a adoré ! Il se dit que le sculpteur a vécu chez nous l’une des plus belles périodes de sa vie et, bien sûr, nous aimons penser qu’il en a vraiment été ainsi. Rodin est arrivé en Belgique en 1870 et, à cette époque, il n’était pas aussi célèbre qu’aujourd’hui. En huit ans, il passa du statut d’artisan à celui d’artiste : il devint indépendant, apprit à imposer le respect et découvrit la Renaissance à travers Rubens.

Comme tout artiste - ou peut-être parce qu’il en avait assez du temps pluvieux de notre pays - il partit en Italie. Ce voyage lui donna des ailes, car à son retour en Belgique, il ne se laissa plus distraire. Il se lança dans la lutte contre l’art officiel décadent et réalisa en 1876 l’‘Âge d’airain’. Cette sculpture sera bien entendu présente à l’exposition montoise.

2) Il a pris part à l’aménagement décoratif du théâtre de la Monnaie à Bruxelles

Rodin fit ses classes dans des lieux publics, en répondant à des appels d'offres. C’est ainsi qu’il contribua à la réalisation du superbe opéra de la place de la Monnaie à Bruxelles. Lorsque l’appel d'offres pour la décoration de la Monnaie fut lancé, Rodin travaillait pour le sculpteur Carrier-Belleuse. Une commande qu'ils ne pouvaient évidemment pas laisser passer. 

Rodin est assez présent dans le paysage urbain bruxellois. Il suffit de penser à la frise ornementale de la Bourse, à la représentation des provinces dans la salle du trône du Palais royal ou aux ornements du Conservatoire royal.

3) Il appréciait la forêt de Soignes

Aujourd’hui, le poumon vert de Bruxelles est le rendez-vous privilégié de nombreux habitants de la capitale et il en allait de même à l’époque de Rodin. Avec son épouse Rose, l’artiste s’y promenait inlassablement pour se rapprocher de la nature. On dit parfois que Rodin a été l’un des premiers artistes à lier son œuvre à la vie humaine. Il n’avait nul besoin d’histoires héroïques, de dieux ou de rois pour donner du prestige à ses œuvres et s’inspirait simplement des gens et de la nature qui l’entouraient.

4) Il refusait d’être mis sur un piédestal

En parcourant les salles de l’exposition, vous ne verrez nulle part de sculpture sur un socle et il y a une bonne raison à cela : Rodin ne les aimait pas. Vous connaissez peut-être sa sculpture ‘Les Bourgeois de Calais’ ? Celle-ci est exposée depuis longtemps au Musée Royal de Mariemont sur un socle de 3 mètres de haut, et cela contre l’avis de Rodin. Spécialement pour l’exposition, la sculpture est descendue de son piédestal et placée temporairement dans le Jardin du Maïeur, à proximité de l’hôtel de ville de Mons. 

Pour Rodin, le contact avec le sol était extrêmement important. La sculpture devait pouvoir ‘s’enraciner’ et se rapprocher ainsi du public. Vous ne verrez donc pas de piédestal à Mons !

5) Il était quelque peu irritable

Certaines personnes supportent mieux les critiques que d’autres. Rodin était de ceux qu’il valait mieux ne pas trop contrarier, car ceux qui critiquaient son travail s’en mordaient les doigts lorsqu’une tornade s’abattait sur eux. Peut-être est-ce dû à son passé. Dans sa jeunesse, Rodin échoua à trois reprises à l’épreuve de sculpture des Beaux-Arts de Paris, notamment parce que son style ne répondait pas aux traditions néo-classiques de l’époque. On serait frustré pour moins que cela.