Musée de la Photographie
{Ticket d'entrée unique pour toutes les expositions temporaires présentées simultanément}
Des corps emballés dans du plastique et rangés dans des box aseptisés de garde-meuble… L’univers de Fañch Le Bos est pour le moins étrange, mêlant beauté formelle, absurde des situations et humour habilement distillé. Fraîchement diplômé de La Cambre, ce Parisien d’origine bretonne a plutôt découvert la photographie sur le tard.
Après le lycée, il se dirige vers les Beaux-Arts à Brest, suivant son père qui est retourné vivre en Bretagne. « La première année, on découvre un peu tous les médiums dont la photographie qui a commencé à beaucoup me plaire. […] Après les Beaux-Arts, j’ai donc décidé de me lancer dans un master en photographie. »
Très vite aussi, il préfère créer son propre univers plutôt que de se lancer dans la photographie documentaire. « […] Dans la photographie, je me suis très vite orienté vers des choses comme les univers étranges de Gregory Crewdson. »
Après Paris et Brest, c’est à Bruxelles qu’il poursuit sa formation. Après quelques tâtonnements, il trouve son chemin : « En gros, tout a commencé avec une photographie de corps dans des machines à laver. […] Face au résultat, je me suis dit qu’il y avait une étrangeté qui me plaisait. L’absurde, le décalage m’intéressaient. »
Il commence donc à chercher des lieux qui l’inspirent, qui l’attirent graphiquement. Petit à petit, il se rend compte que ces lieux engendrent une série d’exigences, rendant la chose assez performative. Il décide aussi d’utiliser exclusivement son corps pour ses mises en scène. « Je cherchais un équilibre entre l’absurdité des situations et la beauté de l’image. Peu à peu, j’ai été amené à tout faire moi-même. C’est quelque chose que je pratique depuis l’enfance et qui me plaît. Le fait d’investir l’espace, de chercher la bonne position, d’être dans la contorsion, ça me plaisait. Je me suis aussi rendu compte que si je mettais en scène d’autres personnes, cela engendrait automatiquement une série de questions : pourquoi des gens de tel âge, de telle couleur de peau, de telle morphologie ? Or ce n’est pas le sujet. Avec mon corps comme seul matériau de base, j’évacue tout cela. »
« Le sujet de la série, c’est le rapport au corps dans le monde d’aujourd’hui et notamment face aux avancées technologiques. Comment notre enveloppe corporelle se définit-elle désormais ? A-t-elle toujours son utilité ou devient-elle obsolète ? On délègue l’usage de nos sens aux gps et autres logiciels, notre rapport aux autres passe par les réseaux sociaux et les applications de rencontre…»
Plutôt que d’en tirer un travail documentaire, Fañch Le Bos joue la carte de l’image construite symbolisant ces questionnements. « J’aborde le sujet avec humour et dérision. Je trouvais notamment intéressant de placer ces corps dans des box avec divers autres objets. Dans ces lieux, les garde-meubles, on met tout ce qui est de l’ordre du non-vivant, emballé avec plus ou moins de soin. »
Entre un buste d’Hercule et un nain de jardin, on distingue donc ces corps figés sous divers emballages. Une vision sombre… mais n’abandonnant pas tout espoir. « S’ils sont là, c’est parce qu’ils ne servent plus. Mais aussi, comme pour un vieux fauteuil ou une lampe ancienne, parce qu’on se dit que ça pourrait resservir un jour. »
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